La décision de commencer ou de reprendre la pratique du vélo n’est pas une chose anodine, dans certains cas cela peut même venir avec une petite dose d’appréhension. Plusieurs facteurs à cela, on peut simplement n’être jamais monté sur un vélo, ou même si ce n’est pas le cas, il se peut que le dernier souvenir d’avoir les mains sur un guidon soit trop ancien pour encore savoir ce qu’est « faire du vélo » (c’est d’ailleurs mon cas avec presque 20 ans sans être monté sur un biclou), il peut s’agir simplement de l’âge, malgré ce que l’on pense au début, on ne se sent plus aussi vaillant à 40 ans qu’à 20 ! Une appréhension, voir une peur peut même venir après les premiers tours de roues, on se rend compte que ce n’est pas aussi facile qu’on le pensait.
Cet article est là pour un peu faire le point sur cette reprise d’activité cycliste et partir sur quelques conseils pour bien débuter sur un vélo sans se décourager trop vite. Les conseils qui suivent sont basés sur mon expérience personnelle, après un peu plus de 6 mois de re-pratique du vélo. C’est une sélection de points ciblés qui peuvent très vite amener à une baisse de moral ou une frustration si l’on n’y prête pas attention. J’ai donc omis volontairement les conseils de base que l’on trouve un peu partout ailleurs, tels que faire un checkup santé passé un certain âge avant la reprise du sport, ne jamais sortir sans casque ou avoir un vélo adapté et révisé, etc.
Ce qui suit est à la base plutôt orienté cyclisme sur route, pour le plaisir, tranquille, sans objectif de performance, mais reste assez général pour convenir à toute pratique du vélo.
1. Une tenue appropriée
Le vélo est flambant neuf, il faut que le pilote suive. On ne part pas sur les routes en jeans et baskets, pour aller chercher la baguette chez le boulanger c’est autorisé, mais pour faire du vélo, non. Ce conseil peut sembler anodin ou entrer dans la catégorie de ce que j’ai dit que j’omettais en introduction, mais pas tout à fait. Je parle par expérience personnelle, il y a quelques mois, lors de mes premiers tours de roues, je portais un short type VTT, ample, non rembourré et je n’avais pas encore investi dans un maillot cycliste non plus. Ce n’était pas super top, mais comme les débuts de la pratique du vélo de route sont un peu rudes au niveau confort, je n’y prêtais pas trop attention et inconsciemment je mettais ça sur le compte de cet inconfort du vélo de route et qu’il fallait que je commence à m’habituer, que ça passerait. Et puis je suis passé au kit complet (cuissard + maillot) et quelle différence parbleu ! Certes on ne se retrouve pas par magie comme en pantoufles dans son canapé tout confortable, mais les sensations sont complètement différentes et le plaisir s’en retrouve juste accru. C’est donc un point à ne pas négliger, même si on vient de casser un peu la tirelire pour acheter un vélo tout neuf, une tenue adaptée doit à la limite faire partie de ce budget.
A cela j’ajouterai les chaussettes. Encore une fois cela pourrait paraître un peu exagéré, mais j’ai eu des douleurs plantaires au début, car j’utilisais des chaussettes de sport ou de running. Il y a eu une nette amélioration lorsque je suis passé à des chaussettes de cyclisme, adaptées à la pratique, renforcées là ou il faut.
Pour terminer sur ce premier point, je dirais qu’il ne faut pas hésiter à passer aux pédales automatiques avec de bonnes chaussures assez rapidement. Si vous n’en avez jamais fait l’expérience, cela peut rebuter au début, mais le rendement, la puissance, l’unicité et au final le plaisir n’en seront qu’accentués. J’ai commencé avec des pédales Shimano PD-A530 qui ont la particularité de posséder une face automatique et une face plate pour chaussures normales. Très pratique. Pour les chaussures, j’ai opté pour les polyvalentes Shimano MT44 qui pourraient être prise pour des chaussures de sport banales.
2. Privilégier les sorties faciles
En général lorsque l’on (re)monte sur un vélo, dès le début – même s’il y a une appréhension – on veut en profiter au maximum et on se sent facilement pousser des ailes. Mais ce n’est pas pour ça qu’il faut y aller à fond dès le départ, d’ailleurs on se rend vite compte que le vélo, ce n’est pas si facile, en particulier lorsque ça monte un peu (ou lorsqu’on a un fort vent de face).
Pour commencer, il vaut mieux donc privilégier les sorties sur du plat (ou avec de petites côtes), éviter les cols ou les grosses bosses. Faire des sorties courtes, pourquoi pas une boucle à faire plusieurs fois pour commencer à ressentir les premiers plaisirs de la petite reine et pour apprendre à maitriser sa monture et gagner en confiance sans finir frustré(e). Les semaines passant, on augmentera progressivement le nombre de kilomètres et on ajoutera des difficultés par des petits cols ou des zones plus techniques.
3. Ne pas hésiter à réduire le développement
On a bien roulé pendant plusieurs kilomètres, et puis les premiers pourcents de la redoutée côte apparaissent et se font sentir dans les jambes. Par défit ou par fierté, on reste sur un braquet qui est de plus en plus dur à tirer. Erreur ! Nos vélos ont de plus en plus de vitesses, il faut les utiliser et ne pas hésiter à réduire le braquet afin de maintenir une bonne cadence lorsque les difficultés arrivent. Il n’y a pas de honte à passer à un plus petit développement, et vous ferez beaucoup plus de distance sur un petit développement sans vous fatiguer qu’en restant sur un gros braquet qui fera tomber votre cadence pour vous achevez rapidement sur le côté de la route.
Ecoutez-vous, dès que cela devient dur, réduisez le braquet même si vous arrivez vite sur le plus petit développement. Avec le temps et une pratique régulière vous allez vite progresser et gagner en cadence, même dans les ascensions.
4. Changer de position
Je parle encore par expérience, même si j’ai connu le monde du vélo avec le VTT il y a des années de cela, la reprise du vélo de route peut être traumatisante du point de vue du confort, on le ressent très vite 🙂 Diverses douleurs vont se faire ressentir (très rapidement !), il faut donc bouger sur votre machine, se détendre, s’étirer en roulant ou lors de pauses durant votre sortie.
A commencer par les mains, qui peuvent rapidement s’engourdir. L’avantage du vélo de route à ce niveau par rapport au VTT par exemple est la forme du cintre qui permet de piloter sa monture de multiples façons (mains en haut, en bas, sur les cocottes, etc) et ainsi de varier la positon de ses mains et bras. Le port de gants va également grandement améliorer ce confort, même si beaucoup de cyclistes n’en portent pas. En ce qui me concerne j’en porte en général, c’est plus pour avoir un bon grip sur la guidoline car la sueur tend à rendre les mains glissantes sur le guidon.
Le point qui fait… mal : l’assise. Il faut bouger sur votre selle, glissez un peu sur le bec, revenez en arrière, roulez un peu sur les cotés, levez-vous sur les pédales quelques secondes, bref, ne restez pas figé(e).
Mise à part lors de la pause café, les pièces motrices de notre corps que sont nos jambes tournent sans arrêt lors d’une sortie à vélo. Il ne faut pas manquer de les étirer, de faire des pauses pour marcher un peu, les dégourdir, les reposer un peu pour repartir de plus belle. Si des douleurs aux pieds se font ressentir, cela a été mon cas pendant plusieurs semaines avec mes chaussures Shimano neuves, les enlever durant une pause et marcher un peu en chaussettes va vous détendre et les soulager.
A vous de jouer maintenant
Cette liste est bien entendu loin d’être exhaustive, elle se base sur mon vécu de ces derniers mois. Il y aurait beaucoup d’autres choses à ajouter, des plus élémentaires à d’autres plus spécifiques, voir pointues, mais je crois que ce billet peut déjà aider un peu le novice qui se lance dans le vélo. Partager vos trucs et conseils, j’attends vos retour !
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