Pour 2018 j’avais plusieurs petits projets en tête en lien avec le trail, aucun ne s’est réalisé. Sans rentrer dans les détails, ce qui a mis à mal ces modestes challenges est le fait que je me suis finalement blessé, haha, je dis finalement le sourire aux lèvres car je n’avais jamais connu ça et c’est plutôt rare dans le milieu. Malgré mon gabarit lourd plus propice aux blessures, je m’étais toujours étonné de ne pas connaître ce qu’une majorité des runners endurent régulièrement : les blessures. Lorsque tu parles avec un traileur ou avec un quelconque coureur à pied, le mot blessure arrive en général très vite dans la discussion, cette activité étant très demandeuse, impliquant de nombreuses contraintes au corps et beaucoup de chocs, notament aux articulations. Mais moi, depuis ces quelques années de pratique, rien (je mets de coté les petits bobos insignifiants).
Jusqu’à cet automne où mon genou gauche m’a demandé une pause. J’en parle un peu dans l’article sur ma reprise du VTT : La pratique du VTT a-t-elle changé entre mes 2 dernières sorties ?
Bref, pour revenir au sujet de ce billet, je peux dire que la première moitié de l’année s’est déroulée normalement, beaucoup de trail (même si moins que prévu), un peu de vélo (plus qu’en 2017) et 2 événements sympa :
- en avril l’accompagnement en vélo sur une cinquantaine de km de Stéphane Brogniart depuis le Col du Mont De Fourche (Rupt-sur-Moselle) jusqu’à la fin de son Tour des Vosges en ski-roues au Hohneck.
- en juin, l’accompagnement trail de Nicolas Castano dans sa Traversée des Vosges sur une vingtaine de km
Ensuite une période de repos suite à ma douleur au genou, dont 6 semaines d’arrêt complet et depuis un rythme grandement réduit. De 3/4 sorties par semaine, je suis passé à 1 ou 2. Le résultat est que mon genou ne me fait plus souffrir du tout et j’en suis très heureux.
Alors c’est reparti ?
Ce n’est pas reparti comme avant pour autant. Ce problème de genou, il faut le dire, m’a sérieusement plombé le moral cet automne. Comme évoqué plus haut, je n’avais jamais connu ça et je n’avais donc jamais été confronté au fait d’être forcé de devoir m’arrêter de courir. Je ne connaissais pas la gravité de mon problème de genou (je ne la connais toujours pas d’ailleurs) et les pires pensées – relativisons, d’un point de vue du trail uniquement – m’ont assailli, qu’allais-je devenir si je devais renoncer au trail ? Ce n’est pas simple à gérer lorsque tu as trouvé cette activité qui te plait, qui te donne la pêche, qui te donne la santé, des sensations, tout ceci dans l’environnement que tu adores : la nature.
J’ai beaucoup cogité durant cette période et outre le fait que je me suis tourné vers le VTT qui a retrouvé de l’intérêt à mes yeux, j’ai revu en profondeur ma philosophie du trail – de MA pratique du trail je précise. En fait, elle est toujours la même, juste renforcée. Je vais toujours continuer à courir, mais à un rythme moins soutenu et d’une manière plus ouverte encore.
Je vais toujours le faire par pur plaisir de gambader par montagnes et forêts, en faisant fonctionner tous mes sens. De la même manière, j’ai encore plus d’aversion qu’avant pour le « monde du trail » tel qu’il est perçu majoritairement, celui synonyme de chiffres, de classements, d’entrainements, etc. Pour être un tantinet provocateur, je dirais que je déteste toujours autant le sport (sans me contredire par rapport à cette article de février 2017 : Comment je suis devenu accro au running), lorsque je pratique le trail, je ne fais pas de sport, je pratique l’outdoor et j’essaie d’entrer en communion avec l’environnement naturel. C’est cet état d’esprit qui a été catalysé par cette période d’arrêt puis de reprise en douceur après cette blessure.
Je vais courir, certainement moins souvent, peut-être plus en mode rando-trail, mais plus régulièrement avec Francesca et avec Zen, en randonnée également.
Même si je ne suis jamais tombé dans l’excès il est vrai qu’une activité intense comme le trail et la course à pied en général peut facilement phagocyter d’autres choses et limiter involontairement sa vie de famille. Je ne veux pas égoïstement partir pour une ou plusieurs heures 4 fois par semaines sur les sentiers comme cela a pu être le cas et avoir une vie ou presque tout est estampillé trail ou doit s’en rapprocher au maximum. En quelque sorte, je revis maintenant car je revois d’autres intérêts qui étaient éclipsés par le trail.
Tout ceci n’a pas été le résultat d’une réflexion active, je n’ai pas dressé un état des choses avant/après blessures. Ceci s’est naturellement imposé. J’ai d’ailleurs cru que j’avais simplement perdu l’intérêt pour le trail, que mon moral en avait tellement pris un coup que allez hop, autant penser au pire et arrêter tout. Mais c’est plus subtil que ça, je suis juste – enfin je pense – libéré de l’emprise obsessive qu’avait la pratique du trail pour moi jusqu’à cet automne.
Je vais également continuer dans une démarche plus minimaliste, la marche et le trail en sandales m’attirent beaucoup. Se libérer de l’emprise du matériel et du marketing. Voilà déjà un moment que je me suis éloigné de Strava et je me verrais sans problème courir sans montre. Je vais quand même continuer à le faire pour le côté géolocalisation et garder des traces des sorties, mais ma Garmin je me borne à la démarrer et à l’arrêter, le reste du temps durant une activité elle me donne l’heure c’est tout.
2019, c’est demain ✌️
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