Je ne sais pas exactement si les récits de course sont intéressants ou plutôt barbants (je pencherais plus pour le second), mais j’ai envie de marquer le coup en parlant de la toute première course de ma vie ! Car c’est avec le Trail des 4 Vents 14K édition 2017 que j’ai pris un dossard pour la première fois.
Je ne vais pas commencer par la course elle-même, mais par la matinée de reconnaissance organisée deux semaines avant l’événement par le Club Athlétique de la Haute Moselle. Nous étions 6 coureurs seulement – dont quatre du CAHM – au rendez-vous devant l’église de Ramonchamp, mais l’ambiance fût bonne et c’était vraiment sympa de reconnaitre ce parcours, même s’il était loin de m’être inconnu ayant vécu plus de 30 ans au pied de ces montagnes ramoncenaises. Je connaissais environ 75% du tracé, ce n’est donc pas tout à fait par hasard que ma première course ait été le T4V.
Le parcours est magnifique (non non, pas de chauvinisme !), très bien proportionné avec un minimum de bitume. Il y a un peu de tout, du roulant, du technique, du muddy, du pierrier, beaucoup de sous-bois et plusieurs passages pour le plaisir des yeux aux abords de l’Étang Noir et de celui du Haut de l’Alouette, spot du ravitaillement après un peu plus de 7 km de course.
Le tracé est super intéressant, avec le plus gros du boulot à faire du départ jusqu’à l’Étang Noir ou ce n’est quasiment qu’une succession de montées, entrecoupées de segments plats, mais toujours ascendant. Ensuite, on souffle un peu (juste un peu), car la seconde partie de ce T4V ne monte pas plus haut dans l’absolu, mais est ponctuée de bosses qui piquent bien les cuisses ! Le mot est d’ailleurs faible pour la dernière grimpette au dessus de la chapelle qui achève – littéralement.
Il s’agissait donc de ma première course chronométrée. Un certain stress de l’inconnu, une petite appréhension était donc bien présente. Comment allais-je réagir, mes jambes allaient-elles tenir, pourrais-je maintenir l’effort jusqu’au bout. Tant de questions.
J’ai en tout cas évité l’erreur du débutant de partir trop vite. Je me suis calé dans la seconde moitié du peloton, prenant mon rythme en essayant de garder une allure constante. Je suis d’ailleurs plutôt satisfait de cette stratégie vu que mon seul but était de finir et j’ai terminé la course.
Le départ est donné du gymnase de l’école de Ramonchamp pour un peu moins d’un kilomètre de route goudronnée, pour ensuite grimper directement à travers les champs des Cités de la Filature vers la Ravanne. Cette partie est une succession de lacets en sous-bois qui se stabilise pour arriver au pied du Grammont. Pas de grande difficulté en ce début de parcours, juste gérer le dénivelé en réduisant sa foulée.
Ensuite, on continue quelques mètres sur la route du Grammont pour tourner à droite en passant devant le Trou du Loup. C’est une petite montée pas insignifiante, elle se sent dans les jambes, mais lorsqu’on connait le tracé, on sait qu’ensuite on arrive vite sur un replat où on peut récupérer. La progression tourne autour du Haut du Grammont, c’est roulant, ça monte gentiment jusqu’à environ 675 mètres d’altitude où on sort du bois pour quelques hectomètres.
La suite du parcours va suivre le large chemin du Bois du Hétray, du plat légèrement descendant. J’en profite pour stabiliser une allure de croisière, m’hydrater et j’essaie de ne pas me faire dépasser au passage. Dans une partie encore plus descendante, le fléchage nous indique de prendre la petite monotrace qui monte vers l’Étang Noir. C’est le moment de remettre un coup de boost au mental, car les cuisses vont commencer à piquer un peu plus dans ce segment. La partie finale a été faite en marchant, comme la majorité des coureurs proches de moi.
J’arrive à l’Étang Noir où Francesca m’attendait (big réconfort !) avec de l’eau de coco pour recharger un peu en électrolytes. Elle m’indique que le ravito n’est pas ici mais un peu plus loin. 2 km plus loin en fait ! La poursuite du parcours se fait avec environ 200 mètres de route pour prendre une monotrace très humide sur la droite. C’est le retour du sous-bois, bienvenu par ce dimanche bien chaud. Je me fais dépasser par une coureuse. C’est à ce stade de la course que je me retrouve quasi seul, les groupes du début de course s’étant distendus.
Après une descente avec un peu de technicité dans les cailloux, on débouche sur la route du Poteau pour une centaine de mètres avant de prendre la direction du Haut de l’Alouette sur la droite. Retour à une portion roulante où on essaie de récupérer, mais les jambes ont pris un peu déjà. Le chemin remonte, je repasse la personne qui m’avait doublé. Sortie de sous-bois, passage aux abords du bel étang sur la gauche, super paysage bucolique (c’est important pour le moral) et encouragements bien appréciés de quelques personnes sur le côté du chemin nous indiquant que le ravito est tout proche.
Je me restaure rapidement avec des fruits à l’ombre du chapiteau tenu par Gregory, un coureur du CAHM avec qui j’avais fait la reconnaissance. Quelques échanges bien sympathiques, il me demande comment se passe mon premier trail 🙂 Et puis c’est la partie descendante. Une succession de segments tantôt roulants, tantôt cassants, avec des remontées, des pierriers casse-chevilles, des faux-plats. Je ne suis en principe pas mauvais comme descendeur, mais avec les cuisses bien rouges, c’est une autre histoire. Je garde mon allure, tout se passe bien.
La descente se poursuit en sortant de la forêt vers une monotrace quasi hors-piste qui traverse le ruisseau de Ramonchamp pour remonter tout droit sur la route du Poteau. Puis direction la petite chapelle, mais par le dessus ! C’est le cerise sur le gâteau de la perversion des organisateurs, 50 m de D+ pour à peine 300 m sur un chemin de débardage avec des racines et de la terre. Les cuisses et les mollets fument.
Ensuite, c’est bien la fin du yo-yo, le reste est roulant. Mais la crampe au mollet gauche est proche pour moi, je sens que ce n’est pas loin de se crisper, j’essaie de lisser ma foulée pour l’éviter et cela tient. J’entends des coureurs me rattraper derrière, il reste environ 2 kilomètres, je ne me sens pas tenir. Pourtant, personne ne me rattrapera, je terminerai même les derniers décamètres à 4:38 min/km, ce qui est très rapide pour moi.
La peur de prendre part à un trail à 42 ans après moins d’un an de pratique a laissé la place à un sentiment de quiétude après ce Trail des 4 Vents. Je suis content, content d’avoir franchi le pas et content de l’avoir fait. Je reste dans une démarche de courir pour le plaisir, pour s’aérer l’esprit et essayer de se mettre en condition de méditation active en prenant conscience de ce qui nous entoure et de la beauté de notre merveilleux environnement. Je ne serai jamais un compétiteur, si ce n’est avec moi-même, et c’est très bien comme ça. Le plaisir doit rester le maître mot et il faut toujours courir avec le sourire, quand on le peu !
S’il y a des traileurs qui ont fait cette course (ou le 30K) et qui lisent ce récit, n’hésitez pas à faire un petit coucou en commentaire et partager votre expérience 🙂 Bon trail !
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