Rejoindre les nuages. Telle était ma quête de ce dimanche. Malgré un réveil sans grande motivation, l’excuse du temps gris et maussade réfugié au fond d’un bon lit douillet, l’appel des routes de montagne s’est fait entendre ici en bas dans la vallée. Un peu poussé par Francesca tout de même, la pensée d’une route possible pour une sortie dominicale a commencé à germer tout en buvant mon premier café de la journée.
Mes deux dernières sorties étaient parties sud-ouest, en débutant par le col d’Arrentès-de-Corcieux, et même si les hauteurs entre Granges-sur-Vologne et le Tholy sont un plaisir à rouler, celle du jour devait s’en détacher. Comme je l’ai évoqué plus haut, l’appel des hauteurs se faisant ressentir, j’ai décidé de prendre le chemin de la route des crêtes. Je me suis donc préparé ayant comme cible la Schlucht à l’esprit, la suite viendrait selon l’humeur et l’état du moment.
La pluie n’était pas annoncée aujourd’hui, mais je vois par la fenêtre que la route est humide. Au moins il ne pleut pas. Bonne excuse pour y aller. Je me prépare et me rend compte de la température, 8°C ici, quelle est-elle à 1200 m d’altitude ?
C’est parti, les premiers tours de roues se font un peu crispé. Il faut que la machine se mette en route, que les manivelles tournent, que le corps se réchauffe. J’ai une paire de kilomètres tranquilles pour faire monter la température en douceur en guise d’échauffement, avant d’attaquer la petite côte de Gerbépal qui elle termine de vous réchauffer.
Ça roule bien, pas énormément de circulation aux alentours de 14h (oui ce n’est pas une sortie aux aurores), les gens doivent en être au dessert ou au café, le ventre bien repu dans les chaumières. Tant mieux pour moi. Le reste de la route reliant Gerbépal aux portes de Gérardmer est bien roulante, elle serait même très agréable sans les moteurs qui vous doublent et vous croisent sans cesse. Au sommet du col de Martimpré, je sors le coupe-vent pour entamer la descente vers le Saut des Cuves. On se laisse un peu aller les mains en bas du cintre, les doigts gémissant n’ayant pas opté pour des gants complets.
Je continue ma route direction Xonrupt-Longemer pour un premier arrêt au pied de la montée vers la Schlucht (1135 m). Deux dattes et un gel (bio et vegan) plus tard, je clipse les chaussures et c’est parti en direction du Collet (1110 m). L’automne est bien là, la canopée orangée se montre de plus en plus belle à mesure que les jours passent, et c’est un plaisir de grimper au milieu d’une nature si généreuse et vigoureuse. Les Vosges sont belles. Encore plus belles lorsque le temps est considéré comme morne pour la plupart des gens. Lorsque la brume s’arrache des cimes des arbres et que les nuages avancent à la vitesse d’un jeune chamois sautant dans les roches du Martinswand.
La montée est aisée, j’en suis le premier surpris. Les jambes vont bien. J’arrive à la Roche du Diable, je regarde sur ma droite et le spectacle est subjuguant, pas d’autre choix que faire une pause photo. J’admire le patchwork de l’automne dans les arbres, la ligne de crête parfois invisible sous les nuages. Si le froid ne reprenait pas du terrain dans mes doigts, je pourrais rester de longues minutes juste à contempler la mouvement de l’air.
Je remonte sur le Triban. Passé la Roche du Diable le pourcentage se réduit un peu, le plus gros est derrière. Le reste des lacets jusqu’au Collet est plutôt facile, toujours dans cette même ambiance, froide mais enchanteresse.
Le segment de 2 km du Collet à la Schlucht est quasiment plat. Je remets un peu de braquet et je modifie ma route en ne poussant pas jusqu’au col mais en rejoignant la route des crêtes vers le Hohneck.
La route se stabilise, maintenant je suis dans les nuages, je roule tranquillement. Des fantômes aux longs bras sur les côtés de la voie m’accompagnent, immobiles. L’eau de la fine bruine qui a détrempé la route se projette quelque peu vers moi. Mais je n’ai pas froid. J’avance en direction du pied du Hohneck pour m’arrêter au point de vue sur le lac artificiel de la Lande. Vue imprenable, un arrêt obligatoire pour qui découvre les Vosges. D’ailleurs l’aire est bondée, une dizaine de voitures, il y a même un bus. C’est là que je décide de la suite de ma sortie. Je vais continuer un peu, et avant l’auberge de Breitzhousen (1240 m) au pied du Kastelberg, je vais prendre la route du lac de Blanchemer qui descend vers la Bresse.
L’environnement est très humide et froid, la route détrempée, ce sera ma première expérience de descente dans de telles conditions avec le B’Twin Triban 540. Quelle sera la qualité du freinage ? Elle ne sera pas top, mais ça je m’en doutais. Par temps sec normal, les roues Mavic Aksium et les patins d’origine font un bon boulot. Par temps pluvieux, il faut aller chercher le ralentissement là où on peut ! Les doigts gelés ont du tirer sur les leviers, le tout sur un revêtement dans un état pas vraiment certifié pour cycliste. Je ne dirais pas que j’ai eu des frayeurs, mais cela m’a rappelé quelques souvenirs de descendeurs il y a 20 ans… avec des roues à crampons de grosse section à l’époque :]
J’ai ainsi rejoint 400 mètres plus bas la D34d pour remonter vers le col des Faignes (955 m), puis tourner à gauche sur la D67 qui mène au joli lac de Retournemer. Ensuite, il n’y a plus qu’à suivre le tracé de la Vologne qui suit le lac de Longemer, magnifique dans ce décors automnal.
Le col de Martimpré était la dernière bataille de cette virée. La pente est régulière, pas difficile en début de séance, mais se fait ressentir dans les jambes après 50 km. A cela s’ajoute que la circulation était plus importante à cette heure là et ce n’est vraiment pas cool. Arrivé au sommet des presque 800 m du col, j’ai pu souffler et descendre gentiment vers Corcieux l’esprit encore dans les nuages de la route des crêtes.
J’ai toujours aimé les jours de pluie, la grisaille, la brume, les nuages, lorsque la nature s’exprime et se dessine de mille façons. Et j’aime également rouler en automne par ce temps, paradoxalement c’est motivant, c’est amusant, c’est beau et pas du tout monotone comme on aurait tendance à le penser. Partir de 530 m d’altitude pour atteindre plus de 1200 m dans les nuages, c’est juste fantastique, pour ne pas dire fantomatique.
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