Dans moins d’une semaine maintenant, le traileur Nicolas Castano va s’atteler à la Traversée des Vosges, en autonomie complète et sans assistance.
À l’instar de Stéphane Brogniart, initiateur du projet en 2016, qui avait bouclé cette traversée nord sud en 31 heures et 6 minutes, battue ensuite par le marnais Romain Sophys en moins de 30 heures (29 heures et 33 minutes), c’est au tour de Nico de prendre le départ à Abreschviller de cet ultra trail en solitaire. Lui n’a pas de record en tête, mais juste une aventure à vivre dans un contexte un peu différent, car il sera en totale autonomie et sans assistance.
Départ donné le vendredi 22 juin pour les 210 km et 7700 m de dénivelé positif de la traversée. Arrivée à Belfort le samedi dans la journée.
A quelques jours du grand départ, j’ai posé quelques questions à Nico pour avoir son ressenti avant cette expérience qui annonce un projet d’une tout autre ambition.
Q. Dans un peu plus d’une semaine maintenant, tu vas partir courir sur plus de 200 km de sentiers vosgiens. Comment te sens-tu ?
A. Je me sens bien. Même si la phase de repos/régénération pré-traversée est longue. Beaucoup trop. Je dois dire que j’ai faim de courir.
Peux-tu nous dire quand as-tu eu cette idée de faire la traversée des Vosges et comment tu t’y es préparé ?
Quand en 2016, Stéphane Brogniart annonçait son projet de Traversée des Vosges, j’ai trouvé le principe génial. Qui plus est pour moi qui revenait dans l’Est de la France après une longue période citadine (une dizaine d’années sur Paris). J’amorçais à ce moment-là un changement de vie radical : après quelques emplois alimentaires où je n’ai jamais su trouver ma place, je devais donner un vrai sens à ma vie – d’une certaine façon la reconquérir après l’avoir trop longtemps laissé en suspens – et cela ne pouvait se faire qu’autour de trois choses, trois passions, le sport, la nature et la vie sauvage et l’art.
Donc, quand j’ai découvert ce genre de projet, je me suis tout de suite dit « Voilà quelque chose pour moi ! ». Seulement, avant de m’y lancer, je devais acquérir de l’expérience et surtout réapprendre à m’entraîner spécifiquement (mes années parisiennes n’ont pas été dépourvue de sport, mais sans réelle ambition à dire vrai).
C’est alors que j’ai contacté Stéphane Brogniart afin qu’il me révèle tous ses secrets 🙂 Plus sérieusement, si je devais repartir de zéro, autant le faire convenablement et m’entourer d’une personne d’expérience. Surtout que je me sentais proche de ses méthodes de préparation (hors-pistes, travail avec des sacs lestés, attention à sa musique intérieure, etc. J’en passe.) En un mot, des entraînements à la sauvage qui ont l’avantage de renforcer le corps dans son ensemble.
Il m’a donc fallu deux années pour acquérir un minimum d’expérience dans l’ultra endurance et être capable d’endurer des sorties de plus en plus longues (oserais-je dire) facilement. Ce qui était inenvisageable à mon retour dans l’Est, où la moindre séance de 50 km me demandait une semaine de repos.
A l’automne dernier, je voulais déjà me lancer dans la traversée des Vosges, mais après une première saison complète et fatigante (orientée longues distances), les mots justes de Stéphane m’ont permis de me raviser avant de partir au massacre. Et tant mieux, car à une semaine de m’y aventurer, je sais que j’ai bien fait d’attendre. Et aujourd’hui, je peux affirmer que tout va bien se passer.
Ma préparation est essentiellement multi-sport : course à pied évidemment, vélo, natation et renforcements musculaires sont les principales activités, auxquelles j’ajoute de la randonnée mais également du roller en saison basse (automne-hiver). L’important est qu’elle s’est déroulée sans désagrément. Une raison de cela : avec la pratique quotidienne du yoga, j’ai commencé à bien mieux saisir mon corps dans son ensemble, y compris ses signes et ses ruses, et à m’adapter (parfois à le faire s’adapter) ; ce qui contribue à une meilleure écoute de soi en courant, tant dans le rythme à adopter que dans la gestion de mon alimentation.
Mais pour cette traversée, la préparation ne s’est pas arrêtée là. Car pour tout ce que j’entreprends, j’essaie de le faire du mieux possible (parfois avec un peu de perfectionnisme, je l’avoue). C’est pourquoi, j’ai décidé de faire de la Traversée des Vosges un événement à part entière, avec tout ce que cela implique (reconnaissance, contact de partenaires pour un suivi live, logistique, création d’un site internet pour la communication, etc.). Tout cela a demandé beaucoup de temps (trop pour moi à rester sur mon ordinateur loin des forêts).
Cette traversée est une première étape d’un projet bien plus ambitieux, peux-tu nous en toucher un mot.
En effet, tout ce travail n’a pas pour seul et unique but une bonne communication autour de la
Traversée des Vosges.Je devais accompagner ma nouvelle existence d’un nouveau projet : rien de moins que la réalisation d’un rêve. Un rêve d’enfance lié à mes lectures, mon imaginaire, ma soif de sport et de grands espaces sauvages. Un rêve où je pourrais aussi nourrir ma passion pour la photographie et l’écriture. Et le déclic est arrivé presque par hasard au détour d’une conversion avec Stéphane Brogniart (encore lui !) à qui j’avais confié en 2017 que mon rêve serait de courir avec les loups. Et plus l’idée mûrissait, plus le projet résonnait comme une évidence : d’ici 2022, j’ai décidé de ma lancer dans une traversée du Canada en solitaire (en partant du parc de Grand Téton (USA) pour rejoindre l’Alaska (USA), à l’autre bout), soit plus de 6000 km de contrées sauvages.
Ce projet a un nom depuis peu : cette expédition s’appellera Terre Loups.
Étant végan, comment vas-tu gérer ta nutrition sur la traversée, qui je le rappelle se fera en autonomie ? Je crois que même au niveau hydratation tu ne vas recharger qu’à partir de points d’eau naturels ?
Cette Traversée des Vosges se fera en autonomie complète, en effet. Et c’était dans mon idée dès le
début, les choses n’arrivent pas par hasard. Il est important pour moi de me confronter dès à présent aux conditions qui seront les miennes à l’avenir (en vue du projet Terre Loups), même si elles ne sont pas aussi extrêmes dans les Vosges que dans le Grand Nord canadien.Avant tout, je voulais n’être dépendant de personne et apprendre à faire face à l’imprévu. Plus encore dans ces conditions, cette Traversée des Vosges m’obligera à écouter encore plus précisément les messages que m’enverra mon corps, et d’être attentif à mon environnement.
Pour la nourriture donc, je porterai tout sur moi depuis mon départ de Abreschviller. Et pour l’eau, je rechargerai dans les fontaines ou torrents que je rencontrerai sur mon parcours. Tout a été préalablement repéré pendant la reconnaissance faite il y a un mois, mais je ne suis pas à l’abri des surprises (torrents secs, fontaines arrêtées, etc.). Les points d’eau sont assez espacés les uns des autres (parfois jusqu’à 50 km) essentiellement en début de parcours, la fin en est mieux pourvue (après le 100ème km).
En ce qui concerne mon alimentation, je privilégie des produits naturels et non transformés, et dont j’ai l’habitude de consommer au quotidien et en faisant du sport. Les quantités dont j’aurai besoin ont été étudié pendant ma reconnaissance du parcours : j’aurai sur moi 12 dattes, 9 figues, 8 barres Roo’bar (barres de fruits bio crus aux superaliments – seul produit « transformé » de la liste), 10 pommes de terre et deux petits pancakes maison réhaussés de purée de sésame et de cacahuète. J’aurai également une petite réserve de sel de l’Himalaya que j’ajouterai à mon eau au fil du parcours pour compenser mes pertes en minéraux.
Sans vouloir te faire perdre de temps à quelques jours de l’échéance, je te laisse le dernier mot.
Cette Traversée des Vosges sera le symbole d’une renaissance et de ma nouvelle vie, et surtout le
début de nombreuses aventures, alors il n’y a qu’un mot à ajouter : j’ai hâte de commencer !
Merci Nico d’avoir répondu à ces quelques questions. J’invite tout le monde à te suivre dans ton aventure :
On se voit bientôt ✌️
Les stocks et microstocks sont un sujet très controversé chez les photographes (français principalement), d'ailleurs…
J'ai développé un petit preset Moody brown pour Lightroom qui est disponible sur le site…
Je vous propose aujourd'hui de faire un petit tour d'horizon d'un acteur désormais incontournable sur…
La créatine est un dérivé d'acide aminé naturellement présent dans notre corps, majoritairement dans les…
Dans cet article, je vais passer en revue ma méthode de gestion du stockage pour…
Il est étrangement peut intuitif d'enregistrer les paramètres par défaut des projets avec DaVinci Resolve.…